vendredi 12 août 2011

la fête de Gaudissard été 2011

Fête de Gaudissard 2011

Le traditionnel rassemblement de tous les habitants du hameau de Gaudissard a eu lieu exceptionnellement le lundi 8 août à cause de la météo désastreuse.
55 personnes se sont donc regroupées autour d’un apéritif convivial et d’un déjeuner champêtre qui permet de savourer les produits locaux (viandes, fromages, désserts) et les vins biologiques de la cave des Hautes Vignes à Valserre (Hautes Alpes).
Cette année, un seul élu était présent à cette fête de Gaudissard, Monsieur le Maire, Francis Martin, avait prévu de venir la veille et l’ancien Conseiller Général, Jean Claude Catala, qui nous honorait depuis 6 ans de sa présence, était en vacances dans le Lubéron.
Cela n’a pas empêché le Conseiller municipal de Gaudissard, Luc Herry, délégué au PNR Queyras et Vice Président du syndicat mixte de présenter les moments forts de cette année 2010 – 2011.
Il a tout d’abord rendu hommage au Pasteur Bernard Gentil, décédé le 4 septembre 2010 à l’âge de 87 ans, en rappelant qu’il était le créateur de La Maison de Gaudissard. Il avait acheté cette vieille ferme en 1962 pour y ouvrir un centre d’accueil pour les enfants de la DASS. Mais l’accord étant difficile à conclure, il avait créé, après les jeux olympiques de Grenoble en 1968, le premier centre école de ski de fond de France juste avant de lancer l’association nationale de ski de fond (ANCEF).
Luc Herry a ensuite souligné que La Maison de Gaudissard était maintenant tenue par la troisième génération qui continuait d’accueillir les visiteurs amoureux de la montagne protégée. Il en a profité pour présenter aux hôtes le premier gérant de la structure, Roland Preiss, qui a rappelé que Bernard Gentil avait aussi été le moteur de la création de la station de ski alpin de Saint Véran et de Molines et qu’il avait dû trouver des soutiens privés (M. Nogrette) pour mener à bien la création de la station de Molines.
La suite de l’intervention s’est poursuivie sur la présentation de la certification du territoire du Queyras (en octobre 2010) en Italie, de la « charte européenne du tourisme durable » par la fédération Europarc, qui comprend 400 espaces protégés européens.
Le Queyras, qui s’est vu renouveler son label « parc naturel régional » en juin 2010 par le Premier Ministre pour 12 ans, s’inscrit donc maintenant dans cette démarche en affirmant clairement sa position pour un éco-tourisme responsable.
(Applaudissements de l’assemblée)
Luc Herry rappelle ensuite que les nouveaux statuts du syndicat mixte du Parc ont été validés par le Préfet des Hautes Alpes et votés par le Comité syndical du 2 décembre 2010. Ces statuts apportent une petite différence dans la représentativité des différents organismes adhérents au PNR Queyras. Ainsi les communautés de communes du Queyras et du Guillestrois ont maintenant un représentant et les communes du Queyras ont 3 représentants au lieu de 4.
Il souligne la nécessité de défendre la biodiversité et l’agriculture pour contrebalancer le poids du tourisme et les déviances toujours présentes pour urbaniser sans cesse. Les questions fusent à ce moment sur l’installation des nouveaux télésièges, la création de la déviation du Clot la Chalp et de l’implantation de résidences de tourisme sur la vallée des Aigues.
Cela permet d’informer les habitants permanents et les résidants secondaires sur les différents problèmes rencontrés dans le cadre de ces projets.
La déviation du front de neige du Clot La Chalp est une nouvelle fois retardée car le Directeur Régional de l’environnement a pointé plusieurs points non traités comme :
« Le coût des mesures en faveur de l’environnement pas présenté, la concertation locale non réalisée, le résumé non technique très approximatif, la préservation de la qualité écologique du cours d’eau non traitée, les nuisances acoustiques et la pollution atmosphérique non abordées, le Parc naturel régional du Queyras pas contacté… »
Le dossier est donc considéré comme lacunaire et demande a être fortement complété.
La commune de Molines va donc perdre une année de plus, le télésiège ne pourra pas être installé, c’est pour cette raison que Saint Véran implante son télésiège 4 places avec tapis d’embarquement dès maintenant pour une inauguration à Noël 2011. La construction de résidences touristiques au Clot Gauthier ou au Clot la Chalp sont au point mort.
A ce sujet, Luc Herry rappelle l’importance de maintenir un parc locatif dont les propriétaires restent des Queyrassins. Il faut donc stopper les dérives des dernières années qui ont vu des acheteurs extérieurs au territoire utiliser l’espace protégé du Queyras pour réduire leurs impôts et générer des profits.
Il poursuit son intervention en signalant la création du Conseil scientifique du Parc naturel régional en mars 2011. Ce conseil regroupe 25 chercheurs de nombreux horizons dont le Président est Renaud Frossard. Il se réunira 2 fois par an et abordera les sujets de leur choix. Ce qui semble se dessiner actuellement est l’agriculture et le patrimoine.
« Comme je l'avais indiqué lors du CS de janvier les questions relatives à l'évolution récente de l'agriculture et de l'élevage dans le Parc, en relation avec le développement des autres activités, le maintien des paysages (prairies de fauche et alpage notamment) et des patrimoines
(architecturaux, naturels et culturels) me semble pouvoir être un objet de recherche fédérateur. Gilles Bazin. »

Il relate ensuite la réforme territoriale votée par les députés et surtout la réforme de l’intercommunalité avec une réduction massive des communautés de communes. Pour les Hautes Alpes nous passerions, d’après le projet de la Préfète, de 20 communautés de communes à 8 seulement.
Les élus du département ont été obligés de se prononcer avant le 15 juillet dernier et on constate des divergences importantes. Certains élus du Queyras souhaitent se regrouper avec l’Embrunais et d’autres avec le Briançonnais, malgré un vote apparent favorable pour une fusion avec le Guillestrois qui refuse le projet de la préfecture.
La commission départementale de coopération intercommunale devra trouver un consensus entre les multiples avis exposés. Ce schéma devrait être acté par tous les Préfets avant le 31 décembre 2011. A partir du 1er janvier 2012 et jusqu’au 30 juin 2013, viendra le cas échéant l’heure d’imposer les fusions, de dissoudre les syndicats intercommunaux, de rattacher des communes à un EPCI (établissement public de coopération intercommunale). Pour Luc Herry, il paraît plus normal de se regrouper vers le Briançonnais si on regarde l’histoire des Escartons, le vécu politique du Pays du Grand Briançonnais et l’image montagne véhiculé par ces 4 communautés de communes que sont le Briançonnais, l’ Argentérois, le Guillestrois et le Queyras.
(Applaudissements nourris, à nouveau.)
Il aborde ensuite l’expérimentation des vélos à assistance électrique en signalant que cette année la priorité a été donnée aux campings du territoire qui ont donc en réserve 2 vélos chacun. C’est pour cette raison qu’à La Maison de Gaudissard nous ne pouvons proposer cet été qu’un seul appareil en même temps. Ces vélos sont toujours mis à disposition gratuitement. Il suffit de prévoir pour obtenir 2 ou 3 vélos car le camping de Pierre Grosse en possède deux et les Chalets du Queyras, à la Rua, un.
De nombreuses questions suivent à nouveau à propos de la réserve de Ristolas, des sentiers de randonnées, de l’interdiction d’emprunter la brèche de Ruine pour se rendre au lac du Clot Sablé, de la fermeture des gorges du Guil, de l’implantation des molochs à Gaudissard, de la réfection de la route des Adrets, de la création d’une place publique, du remplacement du médecin Françoise Paris qui part le 10 septembre, etc…
La discussion se poursuit ainsi pendant deux heures en grignotant des desserts et en buvant du café ou du génépi.
Avant la fin de la réunion, Luc distribue à chacun des présents (plus de cinquante personnes) la très belle brochure du PNRQ de l’été 2011 en rappelant l’importance de la nouvelle politique de l’éducation à l’environnement portée par les salariés et les élus du Parc. Il rappelle que la Maison de la nature à Ristolas qui s’appelle « l’Arche des cimes » est actuellement ouverte et qu’il ne faut surtout pas la rater !
Il propose aussi à la vente le numéro 82 du courrier du Queyras sur le patrimoine.
20 exemplaires sont ainsi vendus.
L’assemblée n’oublie pas d’adresser une pensée à Françoise Rouquérol, absente pour des raisons de santé, et lui envoie ses meilleurs vœux de rétablissement.

dimanche 20 février 2011

Le tourisme durable

Avant d’aborder la notion de tourisme durable il faut relater les trente glorieuses (de 1945 à 1974) qui ont permis à des architectes et à des promoteurs de bétonner les montagnes pour construire des logements énergivores et implanter des remontées mécaniques à gogo sans se préoccuper de l’environnement et des paysages.

En 1995, sous l’égide de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) la conférence de Lanzarote (Canaries) jette les premiers articles d’un code éthique en matière de tourisme. Les participants constatent que le tourisme est de plus en plus alimenté par les pays riches qui se déplacent vers les pays pauvres sans que l’inégalité qui existe soit quelque peu modifiée.

En France, les urbains en manque de nature, sont de plus en plus nombreux à la recherche de territoires protégés et authentiques. Le mot magique est lâché, l’authenticité va être mise à toutes les sauces à partir des années 95. Le tourisme vert, doux, à la ferme, l’agrotourisme font leur apparition dans les dépliants promotionnels.

Dans les montagnes, l’authenticité légendaire en a pris un coup sur la tête et si les montagnards sont encore là, souvent les financiers sont venus les remplacer pour récolter la mise et profiter de ce qu'il reste de ce patrimoine. La protection de l’environnement, la mise en valeur des paysages, la valorisation des richesses naturelles vont devenir des thèmes porteurs pour attirer les citadins aux sports d’hiver.

Le tourisme durable intègre les objectifs déjà portés par l’Agenda 21 voté au sommet de la terre à Rio de Janeiro en 1992:
1. Prévenir et réduire les impacts territoriaux et environnementaux du tourisme dans les destinations ;
2. Maîtriser la croissance des transports liés au tourisme et ses effets négatifs sur l’environnement ;
3. Encourager un tourisme favorable à un développement local durable maîtrisé par les acteurs du secteur ;
4. Promouvoir un tourisme responsable, facteur de développement social et culturel.

Aujourd’hui, de nombreux touristes sont sensibles à l’impact de leur périple sur la région qui les attire, ils expérimentent de nouvelles formes de voyages. Ils cherchent à être cohérents avec les principes citoyens qu’ils appliquent chez eux, mais aussi à améliorer la qualité de leurs vacances, pour faire du voyage une expérience authentique.

Ils vont donc apprécier de découvrir les savoir-faire locaux (artisanat, bois de construction, architecture…), de goûter aux spécificités locales surtout si elles sont remarquables (produits AOC, produits marqués, alimentation bio etc…).
Ils vont rechercher la qualité d’un patrimoine naturel exemplaire dans des espaces protégés, des parcs naturels régionaux ou des parcs nationaux.

Ils vont privilégier des activités touristiques et de loisirs en harmonie avec la sensibilisation et l’éducation à l’environnement. La question des remontées mécaniques bruyantes et polluantes est montrée du doigt ainsi que la neige de production qui a une certaine tendance à se généraliser malgré les problèmes posés par le détournement de l’eau, la dépense d’énergie nécessaire à la fabrication de la neige et l’implantation des réserves collinaires en pleine montagne.

La recherche actuelle du bien être, d’un cadre de vie harmonieux et de loisirs doux dépassent les simples prestations offertes par les téléskis, les télésièges et le forfait de ski alpin.
La diversification des activités en montagne est de plus en plus importante mais malheureusement beaucoup d’élus ont encore tendance à se focaliser sur le ski alpin et délaissent totalement l’aménagement spécifique à l'été et à l'automne. L’exemple est criant dans le Queyras. Ainsi,quand il s’agit de débloquer 7 ou 8 000 € par commune pour entretenir les sentiers pédestres, véritables patrimoine du territoire. Il faut des heures de discussion et des montages financiers complexes alors que pour implanter un télésiège les élus votent une dépense de 250 000 € en un clin d’œil ! (le nouveau télésiège 4 places de Saint Véran va coûter 4 500 000 euros).

Il faut savoir que la fréquentation touristique en 2009 pour les Hautes Alpes se répartissait de la manière suivante :
46 % en hiver, 43 % en été, 8 % au printemps et 3 % en automne
Alors que les investissements pour l’aménagement des stations de ski alpin se comptent par millions d’euros.

Le tourisme durable est une nécessité pour développer l’activité économique du tourisme en montagne, activité principale source de vie qu’il faut absolument maintenir en la diversifiant au maximum et en arrêtant de privilégier le ski alpin comme les élus continuent à le faire de tous côtés.

La charte européenne du tourisme durable qui vient d’être accordée au territoire du Queyras en été 2010, nous permettra peut-être de lancer la discussion et la réflexion sur toute cette problématique. J’espère au moins que les prestataires touristiques du Parc naturel régional du Queyras seront mobilisés afin d’exercer une dynamique suffisante pour obtenir rapidement un changement des mentalités dans le Queyras.

Février 2011
Luc Herry
Vice Président du PNRQ